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Restitution des projets CEGA

 

Le "biocontrôle" kézaco ?

Le terme "biocontrôle" couvre un champ très large qui comprend toutes les méthodes de protection des cultures par l'utilisation des mécanismes naturels. Les agents du biocontrôle peuvent être des organismes (renard chassant le mulot, coccinelle consommant le puceron, bactérie pathogène envers un champignon ravageur),des médiateurs chimiques (phéromones) ou des substances naturelles d'origine animale, végétale, minérale  Dans l'article présent, il est question de la dernière catégorie, notamment des extraits fermentés de plantes (ortie mais aussi consoude, prêle, luzerne, fougère,...) utilisés très souvent de manière préventive car ils permettent de stimuler les mécanismes de défense et de croissance des plantes cultivées.

 

L’exploitation du Lycée Agricole d’Yvetot a rejoint le groupe DEPHY du Pays de Caux depuis début 2022. Elle continue ainsi le travail entrepris depuis 2021 avec les élèves et les enseignants sur le biocontrôle et sur la gestion intégrée des adventices.

D'ailleurs, une journée de restitution des travaux menés sur le biocontrôle par les élèves de BTS ACSE II s’est déroulée fin 2021 dans l’amphithéâtre du Lycée Agricole d’Yvetot. Le Réseau des CIVAM Normands était présent à cette journée pour présenter le réseau DEPHY, échanger sur cette thématique.

 

Retour sur la journée de restitution des projets CEGA

La matinée a permis de présenter les essais encadrés par Simon Pesquet (CERFrance ARAD2), Thierry Degrave et Guillaume Couvet (enseignants au Lycée d’Yvetot) dans le cadre du projet CEGA et en s’appuyant sur les exploitations du groupe DEPHY. Ce projet vise à faire découvrir aux élèves de manière concrète des techniques innovantes de réduction dans l’utilisation de produits phytosanitaires. Sur l’année 2021, la thématique d’étude a porté sur le biocontrôle, plus précisément les extraits naturels fermentés dont l’utilisation commence à se développer en Normandie.

 

Comment s’est déroulée l’expérimentation ?

biocontrole schema4 groupes d’étudiants ont suivi les essais d’application sur 4 fermes du groupe durant la campagne 2021. Les protocoles comprenaient différentes modalités testées sur blé, en vue de réduire ou supprimer l’utilisation de fongicides : témoin non traité, passages multiples d’EFO (Extrait Fermenté d’Ortie), passages combinés (Fougère, huile essentielle girofle), chimique classique et mixte (chimique + EF). La pression fongique n’ayant pas été très forte sur 2021, il a été difficile d’identifier un réel impact positif des extraits fermentés (voir graphique ci-contre). En revanche, l’ensemble des essais met en évidence l’efficacité des stratégies mixtes (EF + fongi).

Les élèves ont ainsi évalué la pression fongique à l’aide d’une grille de notation (septoriose, oïdium, rouille), mesuré le taux de Brix (taux de sucre témoignant de l’activité de la plante) à l’aide de réfractomètres et utilisé les composantes de rendement pour évaluer l’efficacité des différents protocoles.

 

 

 

Témoignages d’agriculteurs qui utilisent des outils de biocontrôle naturels

biocontrole photoLa matinée s’est poursuivie par une intervention d’Antoine Chedru, agriculteur à Goderville, fort d’une expérience de plusieurs années dans l’utilisation des techniques de biocontrôle sur sa ferme. Il a apporté des notions théoriques sur l’utilisation de différents produits de biocontrôle naturels ainsi que des retours de ses propres expériences qui ont permis de complémenter et mettre en perspective les résultats de 2021.

Enfin, la rencontre s’est clôturée par une table ronde entre le public et un panel d’agriculteurs locaux ayant déjà entrepris des expérimentations sur les extraits fermentés ainsi que d’autres techniques de la biodynamie (Thés de Compost Oxygénés, homéopathie pour les plantes, etc.) Cette partie de la matinée a été très riches en échanges constructifs et a permis d’ouvrir les horizons des participants.

La journée s’est poursuivie l’après-midi par la présentation des travaux des élèves sur l’évaluation de la vie du sol dans le cadre de CEGA et par l’appui du groupe Cabrone ‘n’ Caux porté par Sandrine Lecuyer (CERFrance ARAD2).