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Réchauffement climatique : comment s’adapter et anticiper en élevage ?

Depuis plusieurs décennies, le changement climatique est en marche et va encore s’accentuer durant le XXIe siècle entraînant une nécessaire évolution des exploitations agricoles. Les systèmes herbagers autonomes et économes ont un potentiel d’adaptation, de robustesse et de résilience à approfondir...

Le changement climatique est en marche

Malgré des conditions climatiques fluctuantes d’une année sur l’autre, des changements climatiques sont constatés sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ces changements se traduisent notamment par :

  • Une hausse des températures moyennes de 0.3°C par décennie sur la période 1959-2009 (voir figure ci-dessus).
  • Une accentuation du réchauffement depuis les années 1980 (voir figure ci-dessus).
  • Un réchauffement en toute saison, particulièrement marqué au printemps.
  • Peu ou pas d’évolution des précipitations, notamment en Normandie (voir figure ci-dessous).
  • Peu ou pas d’évolution des sécheresses en Normandie.

temperatures

Dans le futur le climat, quel que soit le scénario envisagé par le GIEC* : 

  • l’augmentation des températures et du nombre de journées chaudes se poursuit, 
  • le nombre de jours de gel diminue, 
  • le stress thermique pour les animaux et les cultures va continuer d’augmenter 
  • et l’assèchement des sols sera globalement de plus en plus marqué au cours du XXI siècle en toute saison.

 

Impacts sur la pousse de l’herbe

Différentes études montrent que pour les prochaines décennies :

  • Le printemps sera plus avancé,
  • La production de l’herbe se développera l’hiver,
  • La pluviométrie baissera au printemps et en été, entrainant une forte baisse de la production à cette période,
  • La variabilité d’une année à l’autre sera plus importante.

pousse herbe

Ainsi à l’horizon 2050, une modification de la saisonnalité de la production aura lieu.

 

Ces changements et aléas climatiques nécessitent une adaptation pouvant se faire à court terme (intra-annuelle), moyen terme (d’une année sur l’autre) et long terme (plus de 2 ans)

A court terme, il est ainsi possible de :

  • diminuer rapidement les besoins du troupeau (anticiper les réformes, augmenter la durée de tarissement), 
  • pratiquer la monotraite en été pour réduire les besoins des animaux 
  • ou encore réaliser des stocks d’herbe sur pied qui seront pâturés au printemps.

A moyen terme il est envisageable de :

  • implanter des cultures fourragères résistantes au sec comme la luzerne ou ayant un système racinaire profond comme le lotier ou la fétuque. 
  • semer des prairies multi-espèces qui sont plus robustes face aux aléas climatiques
  • implanter des couverts fourragers.

Il est également intéressant d’anticiper ces aléas à plus long terme, notamment :

  • choisir des races d’élevage rustiques capables de s’adapter à des conditions qui fluctuent, 
  • d’adapter les périodes de vêlage (vêlage de printemps ou deux périodes l’une au printemps et l’autre à l’automne). 
  • implanter des haies amenant de l’ombre au troupeau et atténuant le stress hydrique de la prairie 
  • implanter des arbres fourragers pour nourrir le troupeau.

*  GIEC : groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.