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Femme agricultriceMardi 14 juin, se déroulait un Café installation sur le thème : « Ces femmes agricultrices ». Le temps pour certaines de se retrouver autour d’un repas convivial et d’échanger sur leur passé, leurs anecdotes et d’avoir la confirmation qu’il n’est pas toujours chose aisée d’être reconnue comme agricultrice encore aujourd’hui.
Le récit de ces femmes peut prêter à rire mais il est lourd de sens...

Sophie raconte que régulièrement, les livreurs demandent : « il est où le patron ? ». A cette question Sophie répond  « C’est moi ! »

Sur la ferme de la Mare des Rufaux, les visiteurs parlent souvent de « la ferme d’Edouard… » alors que Linda est omniprésente et contribue à part égale au travail de l’exploitation.

Geneviève, quant à elle, nous a raconté son histoire. Fille d’agriculteur en région parisienne, elle a fait partie des premières femmes à passer un diplôme agricole et à s’installer en tant qu’associé à part entière avec son mari dans le Morvan pour faire du mouton viande.  Autant dire que la jeune femme sortait du lot il y a 50 ans. Un couple de « migrant » disent t-ils, qui plus est « parisien » qui « ne fait pas que du Charolais ». Voilà de lourds handicaps pour s’insérer professionnellement dans la région. La jeune femme de l’époque ne se dégonfle pas. Avec quelques amies agricultrices, elle monte l’association « actrice nivernaise ». Née d'un questionnement sur leurs pratiques et d'un besoin de rompre l'isolement, l'association permet aux femmes de se regrouper pour se former et échanger sur des thématiques diverses et variées. Aujourd’hui, l’association a bien évolué et propose toujours des formations, des visites culturelles et bien d’autres choses.

Au fil de ce Café installation, on découvre peu à peu, que les femmes agricultrices insufflent une bouffée d’oxygène à l’agriculture d’aujourd’hui. Elles construisent des systèmes d’exploitation centré sur leur projet de vie, leurs aspirations mais aussi en cohérence avec leurs contraintes et leur limites personnelles. Elles se tournent vers des projets à taille humaine en lien avec leur territoire mais toujours avec une sensibilité qui leur est propre. Aujourd’hui, beaucoup d'éléments laissent penser que, dans ce secteur qui se veut essentiellement masculin, les femmes ont toute leur place. Ne reste plus qu’à la revendiquer, notamment dans les instances agricoles !

Contact : Lison Demunck