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La crise énergétique touche de plein fouet les agriculteurs. De plus, certains agriculteurs s'inquiètent du non-remboursement de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Il est donc important que la profession réduise sa dépendance. C’est pourquoi, le Réseau des CIVAM normands a proposé au groupe d’éleveurs du Pays de Bray de travailler sur cette question.

 

Faire l’état des lieux des dépenses énergétiques

Mi-septembre une douzaine d’éleveurs du Pays de Bray se sont retrouvés pour aborder la question de l’autonomie énergétique de leur ferme. Pour les aider dans cette tâche, le groupe a fait venir David Falaise, coordinateur du Pôle Agriculture Durable et finances de Réseau CIVAM.

L’objectif premier était de faire un état des lieux de leur consommation d’énergie et d’identifier des leviers de réduction. Pour cela, David Falaise, a demandé à chacun d’amener son grand livre (comptes) ainsi que l’ensemble des travaux effectués en Cuma ou par une entreprise spécialisée. Tous les chiffres ont été rentrés dans un tableau dynamique Excel. Les graphiques finaux ont permis à chacun de visualiser la part de l’alimentation, du fioul, de l’engrais et de l’électricité dans la consommation énergétique de leur ferme.

 

En moyenne sur les fermes françaises, les énergies directes (fioul, électricité) représentent 35% de l’énergie consommée, contre 65% pour les énergies indirectes (notamment engrais et aliments concentrés…).

 

L’autonomie alimentaire : un des leviers de réduction

Le premier levier à activer est donc la réduction de la consommation des énergies indirectes (notamment engrais et aliments concentrés…). C’est à ce moment-là que la recherche d’autonomie alimentaire des fermes devient intéressante pour les agriculteurs. Grâce à l’autoproduction de fourrages et notamment le développement du pâturage, l'achat d'aliments concentrés est réduit. De plus, le pâturage permet l'épandage d'une fertilisation organique sur les prairies, limitant l'usage d'engrais minéraux et du tracteur.

Ainsi pour dégager 100€ de revenu, un système très herbager émet 5 fois moins de CO2 qu’un système maïs ensilage !

 

Fioul et électricité : plusieurs actions sont possibles

Après les énergies indirectes, les agriculteurs du groupe ont été amenés à regarder les possibilités de réduction des énergies directes. La plus importante reste souvent le fioul. Là encore, David Falaise a expliqué qu’il existait différents leviers plus ou moins simples à mettre en œuvre.

Tous les détails mis bout-à-bout sont importants comme vérifier régulièrement son tracteur, enlever le lestage quand aucun matériel n’est accroché, entretenir les outils pour limiter leur résistance, échanger les parcelles pour limiter les distances à parcourir.

Pour l’électricité, un premier levier peut être activé au niveau de la laiterie : le refroidissement de la salle du tank par des ventilateurs ou la mise en place un pré-refroidisseur à lait sont des possibilités.

 

Et quid d’une ferme productrice d’énergie ?

Enfin les éleveurs présents ont commencé à aborder la question de la production d’énergie sur les fermes. Mais pour le moment, Camille Olinet, chargée de mission élevage au Réseau des CIVAM normands et animatrice du groupe, suggère ne pas aller trop vite : « Avant de se lancer dans la production d’énergie, il vaut mieux baisser au maximum les postes de dépenses énergétiques sur lesquels il est possible d’agir (engrais alimentation, matériel.). Ce n'est qu'une fois qu'il ne restera que des postes de dépenses énergétiques incompressibles qu’il pourra être pertinent de la compenser par de la production d’électricité sur les fermes ».

Il ne reste plus aux agriculteurs présents, qu'à mettre en pratique les conseils évoqués tout au long de la journée !