Crédit photo : © GAEC de La Planche
Fin 2024, Denis Alamome1 intervenait auprès de plusieurs groupes d’éleveurs normands pour des formations sur la finition à l’herbe. Ces échanges ont permis de confirmer que cette pratique est tout à fait envisageable et que sa viabilité économique repose en partie sur le choix d’animaux « précoces », c’est-à-dire capables d’atteindre rapidement l’état d’engraissement requis. L’âge de l’animal, son sexe, sa race, voire sa lignée, influencent cette précocité. Ainsi, la plupart des races laitières sont précoces, de même que certaines races à viande de petit gabarit (Angus, Hereford, etc.), tandis que d’autres races, comme le Blanc Bleu Belge ou la Charolaise, sont particulièrement tardives et donc moins adaptées à la finition à l’herbe. Au sein d’une même race on peut avoir des lignées plus ou moins précoces et adaptées à la finition à l’herbe. On rencontre des lignées aux aptitudes bien différentes au sein de la race Limousine par exemple.
L’éducation alimentaire joue également un rôle primordial. L’appareil digestif du bovin se développe dans les premiers mois de vie : une alimentation en fourrages grossiers dès le plus jeune âge favorise le développement du rumen et donc la capacité d’ingestion et, par conséquent, l’aptitude à être engraissé à l’herbe.
En plus d’être économe, cette méthode permet de produire une viande de qualité, plus riche en vitamines, antioxydants et oméga-3. Elle réduit moins à la cuisson et présente des qualités organoleptiques (couleur, jutosité, tendreté) équivalentes ou supérieures à celles d’une viande issue d’un animal fini aux concentrés.Pour plus d’informations sur ce sujet vous pouvez consulter cette étude*.
1 Accompagnateur et formateur indépendant sur les conduites d'élevages agroécologiques qui accompagne depuis plus de 15 ans les éleveurs vers ces pratiques.
