Une nouvelle agriculture pour éviter le burn-out et la pénibilité du travail agricole à Sommery

A Sommery, les agriculteurs se sont réunis pour évoquer les difficultés d'une profession dans laquelle le burn-out n'est jamais loin. Mais il n'y a pas de fatalité.

Le système de chauffage des serres a été expliqué par Pascal Hénache agriculteur bio à la Cavée à Sommery.
Le système de chauffage des serres a été expliqué par Pascal Hénache agriculteur bio à la Cavée à Sommery. (©L’Eclaireur-La Dépêche)
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La ferme de La Cavée de Sommery, près de Forges-les-Eaux a accueilli des membres du Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural, des éleveurs et d’anciens et actuels cultivateurs. Le thème de ce « Fermes en débat » automnal portait sur la pénibilité du travail agricole et les moyens d’éviter un burn-out .

« Aspirer à un autre mode de vie »

« Aujourd'hui, l'image d'un agriculteur sans loisirs, sans temps personnel, au métier physiquement difficile s'érode. Les nouveaux installés aspirent à un autre mode de vie ». 

Pascal Hénachemaraîcher installé depuis 4 ans à la Ferme de La Cavée

 Pascal Hénache est également référent pour les gens qui veulent s’installer dans la pratique d’une agriculture durable.

« J’étais esclave du travail »

Bordée par le Sorson, cours d’eau qui naît à Sommery, sa petite exploitation de 6 000 m2 (dont 1 000 recouverts de tunnels à usage agricole) produit des fruits et légumes de label Bio. Ses outils de charrue, sous-soleuse, canadienne rassemblés en un seul porte-outil, sont tractés par son âne.

Ancien informaticien en aéronautique, il a créé une petite exploitation, dit-il, « à échelle humaine ». 

« Bien que ce soit coûteux, j'ai pris le label bio « Je sais maintenant, dans cette transition agroécologique, comment m'organiser pour réserver un maximum de temps à mes proches. C'est seulement quand je me lève le matin que je programme mon travail de la journée ».

À la suite de la visite de l’espace de maraîchage, ils ont conversé avec des représentants de Solidarité 76 et de la MSA (Mutuelle sociale agricole) ainsi qu’une dizaine d’étudiants en BTS. 

Anthony Lebouteiller, éleveur dans la Manche et président du réseau des Civam a renchéri : « C’est en effet un sentiment de liberté. Auparavant, j’étais esclave de mon travail ».

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« J’ai été formé pour produire »

Jean Goupil  de Solidarité 76 détaille :

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J'ai été formé pour produire. Mon fils a pris la relève et a mis en place des techniques de simplification du travail qui lui permettront de ne pas aller droit dans le mur.

 Jean Goupil président de Solidarité 76président de Solidarité 76

Deborah, en BTS agriculture déplore :

« Cela fait 5 années que je suis étudiante en agriculture et c'est seulement maintenant que, dans nos cours, on commence à nous parler de Bio et de techniques alternatives ».

Deborahétudiante en agriculture

Chloé Godart, chargée de mission pour les circuits courts, au Civam normand (ancien Défis Ruraux) a organisé les débats. Les nouvelles pratiques agricoles ont été évoquées. Notamment celles de l’agriculture de conservation (couverture permanente du sol et rotations longues), ou encore celles qui permettent de gérer la fertilité et soigner les plantes par les plantes.

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