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... le sursemis de prairie

 Les pluies sont de retour depuis la mi-août, ce qui permet une fenêtre météo pour un éventuel sursemis dans les prairies abimées, ou en manque de trèfle. Mais attention, c’est une technique qui demande une certaine maîtrise et qui conserve un caractère très aléatoire. Voici donc quelques conseils et points de vigilance pour mettre toutes les chances de votre côté lors de vos sursemis de prairie !


Pourquoi un sursemis ?

Le sursemis permet :

  • d’introduire dans un couvert végétal existant des espèces que l’on juge amélioratrices. L’exemple le plus marquant est le sursemis de trèfle blanc dans les prairies qui en manquent. Mais attention, un tel sur-semis dans une prairie bien implantée, avec un couvert dense a peu de chance de réussir.
  • de regarnir des prairies comportant des vides et éviter ainsi l’apparition de vivaces indésirables (rumex, chardons, etc.). Un repère pour décider si une prairie abîmée a besoin d’un sursemis c’est la taille des trous dans le couvert : si on observe des trous de la taille d’une assiette alors il est très probable que des vivaces s’installeront dans ces trous et le sursemis est à envisager !

 

Quelles conditions pour favoriser le succès du sursemis ?

Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici les points auxquels faire attention :

  • les conditions climatiques : comme pour le semis, une pluie intervenant rapidement après le sursemis favorise une germination rapide. Par année sèche, le sursemis doit se faire juste avant l’annonce de précipitations (10 à 15 mm au minimum).
  • la hauteur de végétation du couvert : l’accès à la lumière est nécessaire pour permettre l’implantation des espèces prairiales. Le sursemis doit donc intervenir sur un couvert ras (pas plus de 7 cm, idéalement moins de 5 cm), après un pâturage ou une fauche.
  • comme pour le semis, il est nécessaire de préparer une terre fine pour favoriser le contact graine/sol. Cette préparation peut être effectuée par les animaux (piétinement de la prairie lors du pâturage) ou par une herse. Après le semis, un passage des animaux permet de bien rappuyer le sol pour favoriser le contact graine/sol, et éventuellement redonner de la lumière si le couvert a repris de la hauteur ou de la densité.
  • certaines adventices sécrètent des substances anti-germinatives. C’est le cas des agrostides notamment. Si ces dernières sont présentes dans le couvert (plus de 10%), le sursemis ne peut pas être envisagé.
  • pendant la période d’installation des espèces semées, ne pas hésiter à faire régulièrement pâturer la parcelle pour maintenir un couvert ras et limitez la concurrence de la prairie en place. Certains éleveurs font alors pâturer des génisses par temps humide. Une fois que les plantules ont levé, on enlève les animaux pour éviter qu'elles ne soient arrachées.
  • La fertilisation est à proscrire, sinon le couvert déjà en place va absorber l’azote et étouffer les plantules.


Quelles espèces semer ?P1100123

Privilégier des espèces à implantation rapide. Les espèces stars du sursemis sont le RGA et le trèfle blanc (pour le pâturage) ; et le RGH et le trèfle violet (pour la fauche). Le sur-semis d’espèces à implantation lente (dactyle, fétuque, fléole) est très incertain car elles vont souffrir de la concurrence.

 

 

 

 


Quel matériel utiliser ?

tracteurLe sursemis s’effectue généralement à la volée avec un semoir (socs relevés) associé à la herse ou monté sur un quad. Certains agriculteurs préfèrent fractionner le semis en plusieurs fois afin d’intervenir dans des fenêtres météorologiques convenables et ainsi maximiser les chances de réussite. D’autres donnent des graines de trèfle directement à l’auge et ce sont les animaux qui s’occupent eux-mêmes du sursemis : les graines résistent au passage dans l’appareil digestif des vaches (gain de temps et de carburant !).
Ne pas « enfouir » les graines, elles doivent être à 1 cm de profondeur maximum.

 

 

 

 

 


Quand semer ?
Même période que pour le semis : fin d’hiver (attention aux dernières gelées) et avant la pousse de l’herbe (concurrence) ou en fin d’été (une fois passé le risque de sécheresse) et avant les premières gelées. Pour un sur-semis de fin d’été, le semis ne doit pas être trop tardif afin que les espèces implantées soient suffisamment développées (4-5 feuilles pour les graminées, 3 feuilles pour le trèfle blanc) au moment des premières gelées. On vise donc un sursemis entre le 15 août et le 15 septembre, en s’adaptant aux conditions météo.