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Solutions individuelles et rencontres CIVAM nationales SPEA

Installés dans le bocage virois (Calvados) depuis 2008, Stéphane et Alexandra sont éleveurs de volailles et de 30 bovins allaitants qu’ils valorisent en vente directe et AB. Sur leurs 75 ha, 15 ha sont des cultures destinées à l’élevage, 1,5 ha servent à la culture de pommes de terre de consommation et les hectares restants sont des prairies naturelles ou temporaires pour le pâturage de bovins. Le sol est particulièrement drainant, avec un sous-sol en schiste, peu de terre et sensible à la sécheresse en été.

 Deux années de sécheresse qui imposent quelques adaptations

secheresseLes derniers étés ont été secs comme dans une majorité du secteur et les éleveurs ont dû s’adapter aux conditions particulièrement séchantes en adaptant l’alimentation des animaux. Stéphane explique :

« Déjà, nous avons un chargement assez faible sur l’élevage allaitant (0,9 UGB/ha), ce qui nous permet d’être autonomes en fourrages. Nous avons eu un léger report de stocks sur les 2 années précédentes, ce qui nous a permis de passer correctement cet été de sécheresse.

J’ai pu observer la sécheresse de cet été : les prairies orientées sud n’ont pas eu de regain après les foins contrairement aux autres années : on n’a pas fait pâturer en début d’automne. Malgré tout , il n’y a pas eu besoin d’affourager tous les animaux, nous les avons envoyés dans les « mauvaises terres » qui en sont finalement des bonnes en été car elles sont en fond de vallée, boisées, en bordure de cours d'eau, donc fraîches.

Cet été, j’ai aussi testé l’affouragement avec des gaules de frênes pour mes génisses. Cela a fonctionné : 3 semaines sans affourager (foin ou autre) les animaux. Je coupais tous les 2 jours des branches, les animaux les ont consommées sans problème. Il faut juste faire attention lors de la coupe des branches à ne pas blesser les animaux. »

Pour compléter les haies déjà existantes sur la ferme (7 km), le GAEC a implanté 800 mètres linéaires et compte augmenter chaque année. L’objectif : avoir des arbres têtards qui puissent permettre l’affouragement en été.

L’adaptation au changement climatique, une réflexion partagée

JourneesSPEA49« Dans notre groupe, on parle beaucoup d’arbres, des adaptations au changement climatique. C’est un sujet important que nous explorons en groupe. »

Lors des rencontres SPEA de novembre 2019, Stéphane, ainsi que d’autres éleveurs normands, ont pris la route du Maine-et-Loire pour participer à deux journées "Systèmes Pâturants Économes et Autonomes (SPEA)". Sur deux jours, ce temps fort de Réseau CIVAM s’articule autour de visites, d’échanges, de temps de réflexion sur les adaptations au changement climatique.

« Les rencontres étaient très intéressantes, riches et bien organisées. Nous avons rencontré des paysans des 4 coins de la France, avec des problématiques très différentes. Les rencontres ont permis de voir différentes solutions. A chacun de les adapter à son système. Au final, je me suis rendu compte qu’on était convaincu par une chose : l’arbre. C’est un outil de parade intéressant à la sécheresse. Dans mon cas, il permet aussi d’améliorer l’environnement sur lequel je vis, de donner plus de valeur environnementale à la ferme, quelque chose que je peux apporter aux personnes qui seront là après nous. »


Pour aller plus loin :

le Guide technique 2017 Aléas climatiques, comment s’adapter et anticiper ? édité par le CIVAM AD 53 et disponible en ligne ou commandable en version papier pour 10 €.