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observtechnicoeco 2019Depuis dix ans, le Réseau CIVAM compare les résultats technico-économiques des fermes en système herbager bio et non bio à celles du RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole permettant d'avoir une idée de la moyenne française des performances technico-économiques pour chaque production). Cette comparaison est faite à travers un observatoire paraissant annuellement et auquel les Normands contribuent.
Voici donc un petit résumé de l’édition 2018, qui reprend les évolutions des fermes depuis 10 ans.

L’étude complète est disponible ici

Être résilient/Chercher la résilience face aux aléas

En regardant le Résultat Courant par UTHF, on s’aperçoit que la variabilité interannuelle est plus importante pour les fermes du RICA que pour celles en systèmes herbagers non bio.


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Les variations de prix du lait se répercutent plus fortement sur le RICA, passé en dessous de la barre des 12 000€ de résultat courant par actif 2009 et en 2015. Les fermes herbagères ne sont jamais passées sous les 16 000€ par actif. Elles sont donc moins impactées par les fluctuations de prix et ont de manière générale un résultat courant supérieur à celui des fermes du RICA.
Les premières conclusions de cette synthèse montrent toutefois que toutes les fermes se sont agrandies, y compris celles en systèmes herbagers, tandis que le revenu est resté similaire. Les fermes herbagères montrent une progression un peu moins importante : 6 ha et 39 000 litres de lait par actif « non bio », 6 ha et 18 000 litres par actif en bio, contre 9 ha et 56 000 litres par actif pour les moyennes du RICA. C’est un phénomène non négligeable qui pose question si l’on reste dans une perspective de durabilité.
Les systèmes herbagers mobilisent donc toujours moins de moyens de production que les fermes RICA.

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Malgré une augmentation des moyens de productions, les coûts alimentaires par exemple sont restés fixes pour les fermes du RICA, oscillant entre 120 et 150 €/1000 litres. Ceux des fermes herbagères se situent entre 70 et 90 €/ 1000 litres. On peut donc constater que l’économie d’échelle ne fonctionne pas.
Les fermes herbagères basent leur stratégie sur la création de valeur à partir de ressources peu onéreuses. Elles dégagent 10 € de richesse en plus sur 100 € de produit par rapport aux fermes du RICA. Leurs charges sont moins élevées, et ce, qu’elles soient ramenées aux 1000 litres ou à l’hectare. Ce n’est pas seulement parce qu’elles produisent moins sur des surfaces plus petites, mais bien parce qu’elles ont une conduite de système plus efficace : un système herbager a besoin de moins consommer pour produire.

Moins de concentrés et moins de phytos sur les cultures de vente

Alors qu’entre 2008 et 2017, les fermes RICA ont augmenté leur consommation de concentrés de 260 kg par UGB ; les fermes économes et herbagères ont poursuivi leur effort d’économie en les diminuant de 90 kg par UGB. Réduire la consommation de concentrés permet de limiter les impacts associés à leur production ainsi que leur transformation et leur transport (le cas le plus connu étant le soja d’Amérique du Sud).
Enfin, sur les cultures de vente, les coûts des produits phytosanitaires sont 63 % plus faibles que ceux du RICA (et 74 % à l’échelle de la SAU). Les objectifs de réduction des phytosanitaires sont donc atteignables sans mettre en péril la situation économique de la ferme.

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