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Comprendre les étiquettes...

Depuis plusieurs années, le groupe « Petits ruminants » de Basse-Normandie se réunit entre éleveurs pour échanger, partager et approfondir leurs techniques de travail. Cet hiver, avec le soutien de Catherine Roffet, vétérinaire à Redon (35), ils ont appris à décrypter les étiquettes des sacs de minéraux. Aussi surprenant que cela puisse paraître, certains ne sont pas adaptés aux besoins des petits ruminants !

De quoi parle-t-on ?

Quand on parle de minéraux, il faut distinguer :

  • Les macro-éléments présents en grande quantité dans l’organisme et dans l’alimentation (le calcium et le phosphore par exemple qui jouent un rôle important dans la qualité du caillé en cas de transformation fromagère). Les signes de carence peuvent avoir des conséquences importantes : défaut de croissance, boiteries, fractures, baisse de la fertilité. Les excès peuvent également être compliqués à diagnostiquer : diminution de la fertilité, diarrhées.
  • Les oligoéléments présents en quantité beaucoup plus faible dans le corps (Cuivre, Fer, zinc…), sont néanmoins indispensables au fonctionnement de nombreuses enzymes et à l’équilibre du système immunitaire (qui doit être particulièrement résistant chez les petits ruminants face aux risques de parasitisme, risque particulièrement important pour les systèmes herbagers normands).

Quelle est l’origine des carences ?

L’appauvrissement et l’acidification des sols (lessivage, chaulage...), l’évolution des rations et la recherche de rendements (limitation du pâturage, rations riches en énergie, fourrages fermentés) et l’augmentation de la productivité des animaux expliquent en partie les carences en minéraux des animaux.
Toute accélération du transit peut contribuer à une perte importante de minéraux.

Quand complémenter ?  

Il faut être particulièrement vigilant à complémenter lorsque les animaux sont sollicités, notamment en fin de gestation (préparation de la mise bas, début de lactation, la reproduction : ne pas oublier les mâles !). Les chevreaux sont protégés tant qu’ils sont au lait, il faudra être vigilants par la suite, ils peuvent se retrouver en difficulté en période post sevrage alors que la période de croissance est particulièrement importante.
Le Pilletest (analyse des poils) est un bon outil (moins cher que la prise de sang) pour dresser un diagnostic des 4 derniers mois.

Bien cibler les besoins de ses animaux

Les besoins entre les chèvres et les brebis seront légèrement différents : à titre d’exemple une chèvre laitière aura plus de besoins en cuivre qu’une brebis laitière (importants dans la constitution des tissus de soutiens : os, tendons, ligaments).
Attention également aux interactions entre les minéraux : des excès de potassium inhibent par exemple l’absorption du magnésium. Et surtout, méfiez-vous des recettes prêtes à l’emploi qui ne sont pas forcément gage d’une complémentation adaptée et équilibrée ! Le regard averti de l’éleveur sera toujours plus pertinent que celui du commercial !